lundi 20 octobre 2008

Ahrès Hacène : Le verbe haut




Ahrès Hacène : Le verbe haut

Toujours fidèle à son répertoire et à l’équipe de musiciens qui l’accompagne dans l’auditorium, Hacène Ahrès a su plaire au rare public venu, jeudi dernier, l’écouter au théâtre de Verdure.



Son répertoire ancien, réclamé et répété de vive voix par le public est, à l’occasion, revisité, avec toutefois des sonorités musicales toutes nouvelles. Le mot bien senti et la mise guindée, rappelant à beaucoup les galas des années 1980 et 1990, Ahrès reste cet éternel jeune qui fait la cour à sa dulcinée sans être à court d’idées. Pas la moindre ride ni même un soupçon d’hésitation. L’artiste kabyle a de qui tenir, la poésie, il s’y est imprégné tout petit dans une famille où l’on se pique à faire de la rime. Même parcours pour Ahrès, natif de Larbaâ Nath Irathen, à Tizi Ouzou : il chantera l’amour dans une société kabyle qui ne s’est jamais départie de tout conformisme. L’artiste a su plaire, à ses débuts, à une jeunesse pas toujours assouvie dans son désir de liberté.

Avec quelques artistes qui ont vite fait de s’éclipser ou de choisir d’autres genres musicaux, il chantera l’amour comme personne. Se succéderont alors plusieurs albums dans la même étoffe, avant qu’il ne décide de s’arrêter après la sortie de son album dédié aux événements qu’a connus la Kabylie... plus de quatre ans, au bout desquels il sortira un nouvel album tout aussi inspiré que les précédents et bien reçu par le public. L’impression qui se dégage pourtant de la soirée est que la musique et les textes auquels elle se rattache ne sauraient faire concurrence à la « nouvelle vague » de chanteurs qui, assure-t-on, ont perverti la musique kabyle. Qu’à cela ne tienne, des artistes comme Ahrès font toujours de la résistance. Il ponctuera la soirée par des chansons de Matoub Lounès, auquel il a consacré des textes.


EL-Watan

Par Nadir Iddir

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